Précarité à l’université, féminisme, quel rapport?
On pense qu’il y en a plus d’un! Parce que les précaires, c’est d’abord des femmes, parce que femmes sont les premières touchées par la précarité et qu’elles le sont demanière particulière. Les coupes budgétaires dans les services publics ont des conséquences directes sur les conditions de vie des femmes : non seulement les employé·e·s du secteur public sont majoritairement des femmes, et elles sont donc très touchées par les suppressions de postes et l’intensification des rythmes de travail, mais la casse des services publics porte aussi atteinte aux femmes en tant qu’usagères des crèches, des écoles, des hôpitaux, des centres sociaux.
Dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), les femmes ont beaucoup plus de mal à accéder aux postes les plus prestigieux et les mieux rémunérés: en 2014, les femmes représentaient 44 % des maîtres de conférence mais seulement 24 % des professeurs des universités (le grade le plus élevé chez les enseignants-chercheurs/euses) (voir l’article d’Isabelle Backouche, Olivier Godechot et Delphine Naudier, « Un plafond à caissons : les femmes à l’EHESS » pour la situation dans notre école).
Parmi les agent-e-s administratifs/ives et techniques, les femmes sont sur-représentées dans les échelons les plus bas, dans les postes les plus précaires. Dans l’ESR, comme dans les autres secteurs d’activité, le harcèlement sexuel est une réalité. Dans le cas de la thèse, le rapport à la fois très individuel et très hiérarchique entre une doctorante et son directeur de recherche rend d’autant plus difficile la dénonciation du harcèlement. Par ailleurs, lorsqu’on est étudiante et que l’on « tombe » enceinte ou qu’on a un ou plusieurs enfants, il est très compliqué de faire valoir ses droits à un congé maternité, à des aménagements, ou même tout simplement de poursuivre des études…
Pour que soient respectés aujourd’hui et toujours: nos choix, nos désirs, nos besoins
Alors on relaye l’agenda des événements de cette semaine de mobilisation féministe à l’EHESS :
* Lundi 2 mars : réunion » Pas de libération des femmes sans révolution socialiste… et réciproquement ! » – 19h, 96 bd Raspail, salle des étudiantEs — organisé par le Comité du NPA de l’EHESS
* Mardi 3 mars : invitation de grévistes de Paris 8 et de personnes mobiliséEs sur Orsay pour une réunion « Femmes, austérité et précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche « 18h, salle Jean-Pierre Vernant, au 190 avenue de France — organisé par le CPE (Collectif contre la Précarité à l’EHESS).
* Mercredi 4 mars : projection du film « Coup pour coup », salle 5 au 105 bd Raspail – organisé par Solidaires EtudiantEs EHESS
* Jeudi 5 mars: réunion sur le « Consentement », 18h salle 587 au 190 avenue de France – organisé par CLIQUE (Collectif de Lutte Intersectionnel QUEer féministe de l’EHESS)
* Vendredi 6 mars : Apérolutte de l’intime #1″Les vécus du consentement « (Paris, XIIe arrondissement, lieu à confirmer)– organisé par CLIQUE